Chondromatose synoviale

Il s’agit d’une pathologie rare. La chondromatose synoviale de hanche doit être évoquée chez un patient jeune, volontiers de sexe masculin qui présente des douleurs de hanche avec des radiographies normales. La chondromatose synoviale de hanche est une pathologie bénigne caractérisée par la formation de nodules cartilagineux (chondromes) qui peuvent s’ossifier secondairement (ostéochondromes) au sein de l’articulation. L’arthroscopie de hanche permet de confirmer le diagnostic et de réaliser le traitement de façon mini-invasive.

Le diagnostic est souvent difficile du fait de la profondeur de l’articulation. La chondromatose primitive correspond à une maladie de la membrane synoviale d’origine inconnue. Cette membrane synoviale pathologique fabrique des nodules cartilagineux appelés chondromes qui peuvent se pédiculiser puis se détacher, formant des corps étrangers libres dans la cavité articulaire. Les chondromes peuvent grossir et parfois s’ossifier (ostéochondrome), formant une ostéochondromatose. La chondromatose secondaire est une maladie différente en lien avec l’arthrose qui libère des débris cartilagineux.

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Diagnostic

La chondromatose synoviale évolue lentement. Les signes cliniques sont tardifs. Les douleurs sont intermittentes, et lié au mouvement (douleur mécanique). Des dérangements internes associant des blocages douloureux ou des phénomènes d’accrochage articulaire sont typiques. Les chondromatoses évoluées sont responsable d’un enraidissement de l’articulation.

Lorsque les chondromes sont calcifiés ou ossifiés, Les radiographies standard permettent facilement d’établir le diagnostic au stade d’ostéochondromatose. Le plus souvent, les radiographies sont normales dans le cas des chondromatoses où les chondromes ne sont pas ossifiés.

L’arthroscanner est le meilleur examen pour diagnostiquer une chondromatose. Il permet de visualiser les chondromes, les ostéochondromes, les épaississements de la membrane synoviale et les altérations du cartilage qui déterminent le pronostic de la maladie. L’arthro-IRM donne les mêmes renseignements que l’arthroscanner.

Le diagnostic de chondromatose reste parfois douteux malgré l’arthroscanner. Dans ces cas particuliers, l’arthroscopie de hanche est intéressante. Elle permet de confirmer le diagnostic et parfois de redresser un diagnostic erroné. La découverte d’une chondromatose est parfois une surprise dans l’exploration d’une hanche douloureuse «mystérieuse».

L’évolution clinique se fait par poussées récidivantes. Tardivement, l’évolution se fait vers une arthrose secondaire (coxarthrose).
La surveillance prolongée d’une chondromatose synoviale est justifiée afin de dépister une récidive, une coxarthrose secondaire et dans des cas exceptionnel une transformation maligne de la maladie (sarcome).

Traitement

Les chondropathies acétabulaires sont fréquentes, souvent associées à un conflit de hanche ou à une dysplasie. Si le traitement médical est inefficace, l’indication d’une arthroscopie de hanche est discutée pour corriger la cause du conflit, réparer la lésion du labrum et réséquer les lésions cartilagineuses instables. Des perforations sous chondrales sont également réalisées lors de l’arthroscopie, si l’os sous chondral est à nu. Si la chondropathie survient sur une dysplasie sévère, on discute une ostéotomie péri-acétabulaire ou l’implantation d’une prothèse.

Les chondropathies fémorales sont plus rares et peuvent s’associer à une ostéochondrite de la tête fémorale parfois dans un contexte traumatique. Le traitement arthroscopique permet de réséquer les lésions cartilagineuses instables. Des greffes ostéo-chondrales sont exceptionnellement proposées.
Lorsque les lésions cartilagineuses sont sévères, associées à une arthrose évoluée, le traitement repose sur l’implantation de prothèse. Chez le sujet jeune et sportif, un implant sur mesure est préféré, implanté par voie antérieure.