Publié le 02 septembre 2025

Qu’est-ce que la dysplasie de hanche et comment la traiter chez le jeune adulte ?

L'articulation de la hanche peut être affectée par diverses pathologies, dont la dysplasie de hanche. Cette affection, qui se manifeste par un développement anormal de l'articulation, peut entraîner des douleurs, une démarche instable et, à long terme, une arthrose précoce. Comprendre cette maladie, ses symptômes et les options de traitement est essentiel pour une prise en charge efficace.

Traitement dysplasie de hanche

Qu’est-ce que la dysplasie de hanche ?

La dysplasie de hanche, également connue sous le nom de dysplasie développementale de la hanche (DDH), est une malformation congénitale de l’articulation coxo-fémorale. Normalement, la tête du fémur s’emboîte parfaitement dans le cotyle ou acetabulum qui correspond à la cavité osseuse du bassin. En cas de dysplasie, le cotyle est peu profond ou insuffisamment développé, ce qui empêche la tête fémorale de s’ajuster correctement. Cette mauvaise congruence peut entraîner une instabilité de l’articulation, voire une luxation (déboîtement complet).

Il existe différents degrés de gravité :

  • Dysplasie légère : Le cotyle est peu profond, mais la tête fémorale reste en place
  • Subluxation : La tête fémorale est partiellement décentrée par rapport au cotyle
  • Luxation : La tête fémorale est complètement sortie du cotyle

Les causes de la dysplasie de hanche sont multifactorielles. Elles incluent des facteurs génétiques, une position fœtale en siège, une oligohydramnios (manque de liquide amniotique) ou des antécédents familiaux de dysplasie (par exemple, la prévalence de la dysplasie de hanche est plus importante en Bretagne).

Bon à savoir : Les filles sont plus souvent touchées que les garçons.

Comment reconnaître la dysplasie de hanche chez le jeune adulte  ?

Les symptômes

Chez les adolescents et les jeunes adultes, la dysplasie de hanche non diagnostiquée dans l’enfance se manifeste généralement par des symptômes qui s’aggravent avec le temps. Les principaux signes sont une boiterie, une douleur à la hanche ou une démarche anormale.

La douleur peut être diffuse ou localisée à l’aine, et elle s’intensifie souvent lors d’activités physiques comme la course ou la marche prolongée.

Au fil du temps, la dysplasie peut provoquer une arthrose précoce due à une usure anormale du cartilage, entraînant une douleur chronique, une raideur de l’articulation et une diminution de la mobilité. La dysplasie de hanche est un facteur de risque majeur de coxarthrose précoce (arthrose de la hanche survenant avant 45 ans).

Comment poser le diagnostic ?

Le diagnostic de la dysplasie de hanche chez l’adolescent et le jeune adulte repose principalement sur l’imagerie médicale.

  • Radiographie du bassin : C’est l’outil de diagnostic le plus courant. Elle permet de visualiser l’anatomie osseuse et d’évaluer la profondeur du cotyle ainsi que le positionnement de la tête fémorale
  • L’imagerie par résonance magnétique (IRM) : Elle est souvent utilisée pour une évaluation plus détaillée des structures osseuses et des tissus mous, notamment le cartilage et le labrum (ou bourrelet acétabulaire)
  • L’arthroscanner (arthro-TDM) : Permet de visualiser avec beaucoup de précision le labrum et les lésions cartilagineuses

Peut-on traiter la dysplasie de hanche ?

Le choix du traitement dépend de la gravité de la dysplasie et de l’âge du patient. Plus la prise en charge est précoce, meilleurs sont les résultats.

Solutions non chirurgicales

Ces traitements sont généralement réservés aux cas de dysplasie légère sans symptômes importants. Ils visent à contrôler la douleur et à préserver l’articulation.

  • Kinésithérapie : Des exercices ciblés peuvent aider à renforcer les muscles autour de la hanche, améliorant ainsi la stabilité de l’articulation et réduisant la douleur
  • Modification des activités : Le patient peut être conseillé de réduire ou d’éviter les activités à fort impact comme la course à pied ou les sports de contact, qui peuvent aggraver l’usure de l’articulation
  • Optimisation du traitement médical : Des cures d’anti-douleurs ou anti-inflammatoires peuvent être préconisées. Des injections articulaires (corticoïdes ou acide hyaluronique) font également partie de l’arsenal thérapeutique

Traitements chirurgicaux

Les interventions chirurgicales sont nécessaires lorsque les traitements non chirurgicaux échouent et que les douleurs deviennent invalidantes au quotidien.

  • Ostéotomie : Cette chirurgie corrective vise à réorienter les os du bassin (ostéotomie du bassin) ou du fémur (ostéotomie fémorale) pour améliorer la couverture de la tête fémorale par le cotyle. La plus courante est l’ostéotomie périacétabulaire, qui consiste à découper et repositionner le cotyle pour lui donner une orientation plus adéquate. Cette intervention est souvent recommandée chez les adolescents et les jeunes adultes pour préserver l’articulation et retarder l’apparition de l’arthrose
  • Prothèse totale de hanche (PTH) : Lorsque l’articulation est trop endommagée par l’arthrose, la seule solution est de la remplacer par une prothèse artificielle. La prothèse totale de hanche est une intervention majeure qui consiste à retirer le cartilage usé et à remplacer la tête fémorale et le cotyle par des implants. Bien que souvent associée à la population âgée, la PTH est de plus en plus courante chez les jeunes adultes jeunes souffrant de dysplasie et d’arthrose sévère

Nos conseils de prévention

  • Suivi médical : En cas de douleur ou de gêne à la hanche, consultez un professionnel de santé. Un diagnostic et un traitement précoce peuvent faire une énorme différence sur la qualité de vie à long terme
  • Activité physique modérée : Pour les personnes atteintes de dysplasie légère, des activités à faible impact comme la natation ou le vélo peuvent aider à renforcer les muscles autour de l’articulation sans la surcharger
  • Écoutez votre corps : Soyez attentif aux signaux que vous envoie votre corps. Une douleur persistante n’est pas normale. L’action préventive la plus efficace est d’être proactif dans sa santé

Dr Cyril Courtin

Publié le 02 septembre 2025

Previous