Publié le 08 décembre 2025 Chirurgie de la hanche

Imagerie EOS ou scanner : quelle imagerie 3D avant implantation de PTH ?

Avant une implantation de prothèse totale de hanche (PTH), la qualité de la planification chirurgicale conditionne directement la précision du geste opératoire et la durabilité du résultat. Si la plupart des chirurgiens s’appuient encore sur une imagerie 2D, les équipes d’Inside the Hip à Lyon et Paris privilégient désormais la planification 3D, plus fiable et adaptée à la morphologie réelle du patient. Entre imagerie EOS et scanner, quelles sont les différences et quelle méthode offre les informations les plus pertinentes avant une chirurgie prothétique sur mesure ?

Imagerie EOS et scanner

Les limites de la planification en 2D

En 2026, la plupart des chirurgiens planifient encore l’intervention de prothèse de hanche sur la base d’une imagerie en deux dimensions (radiographies simples), éventuellement complétée par un logiciel de planification.

Cette planification 2D ne reflète pas la réalité anatomique et ne permet ni d’ anticiper les difficultés opératoires, ni de réaliser une implantation parfaitement contrôlée .

Au sein de l’équipe Inside the Hip, nous privilégions une planification 3D.
Deux types de bilans d’imagerie 3D sont couramment utilisés :

  • l’imagerie EOS
  • et le scanner

L’imagerie EOS : une vision globale du squelette

L’imagerie EOS est une technique radiologique à faible irradiation qui permet de réaliser une exploration du corps entier en position debout. Elle offre une vue d’ensemble du rachis et des membres inférieurs, et permet de visualiser et quantifier les déviations dans les plans frontal, sagittal et axial.

Les avantages de l’imagerie EOS

  • Utile dans les cas de scoliose ou de bassin oblique
  • Permet la quantification des paramètres lombo-pelvi-fémoraux (relations entre le rachis lombaire, le sacrum , le pelvis et le fémur )
  • Met en évidence les déformations des membres inférieurs : genu valgum, genu varum, flessum du genou ou de la hanche
  • Mesure la longueur des segments osseux et détecte une inégalité de longueur des membres inférieurs

Les limites de l’imagerie EOS

L’EOS ne fournit aucun détail sur la structure osseuse. Il s’agit d’une modélisation globale du squelette, qui ne permet pas d’analyse millimétrique de l’os ni la réalisation d’un implant sur mesure.

Le scanner : la référence pour la planification prothétique

Le scanner est une imagerie en coupes 3D réalisée sur un patient en position couchée. Sa calibration extrêmement précise permet des mesures à taille réelle : dix millimètres sur l’image correspondent à dix millimètres dans le corps.

Les atouts du scanner

  • Offre une visualisation précise du bassin et des membres inférieurs, grâce à la scout view (face et profil)
  • Permet de mesurer la longueur osseuse, de visualiser les déformations et de quantifier les inégalités de longueur
  • Donne des détails osseux très fins : morphologie, densité, géodes, ostéophytes, pincements ou condensations
  • Mesure précisément les paramètres anatomiques coxo-fémoraux : diamètre de l’acétabulum, orientation de la hanche par rapport au plan pelvien antérieur, angle cervico-diaphysaire, offset fémoral médio-latéral, antéversion ou rétroversion du col fémoral

Le scanner permet également de visualiser le canal médullaire fémoral, dans lequel viendra s’ancrer la prothèse, et d’analyser les groupes musculaires autour de la hanche pour détecter une amyotrophie ou une dégénérescence graisseuse.

Le scanner : outil de planification et de contrôle post-opératoire

Le scanner 3D permet une planification précise de la pose de la prothèse et la création d’un implant sur mesure, parfaitement adapté à la morphologie du patient.

Après la chirurgie, un scanner post-opératoire permet de contrôler le positionnement des implants, avec une précision millimétrique . Ce contrôle garantit le respect de la géométrie articulaire et la stabilité à long terme de la prothèse.

Pourquoi le scanner est indispensable avant la pose d’une PTH

Implanter une prothèse de hanche sans examen scanner préalable entraîne une perte de chance pour le patient. En effet, la chirurgie efface l’anatomie native de la hanche et rend impossible tout contrôle précis en 3D du positionnement des implants.

Chaque fois qu’une prothèse sur mesure est envisagée (hanche complexe, patient jeune, sportif, danseur, morphologie atypique), le scanner est l’examen de référence. Il permet d’analyser l’anatomie, de dessiner l’implant personnalisé et d’assurer un alignement parfait.

Quand compléter par un examen EOS ?

L’examen EOS peut être prescrit en complément lorsqu’il existe des pathologies rachidiennes ou des déformations morphologiques globales des membres inférieurs.

Ainsi, le scanner reste l’examen clé pour la planification 3D précise, tandis que l’EOS offre une vision d’ensemble du squelette en charge.

Comprendre la hanche en 3D pour anticiper la chirurgie

Comprendre la hanche en 3D avant une implantation prothétique, c’est :

  • anticiper les difficultés opératoires
  • planifier la pose des implants avec précision
  • et, si nécessaire, concevoir un implant sur mesure

Cette approche, systématiquement utilisée à Inside the Hip à Lyon et Paris, assure la sécurité, la performance et la durabilité de chaque prothèse totale de hanche.

Dr Alexis Nogier

Publié le 08 décembre 2025

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